Les bases de la comptabilité générale française

Pour pouvoir tenir une comptabilité générale, il faut connaître les principes et la méthodologie comptable française.
L'écriture comptable passe par la saisie des comptes avec les charges et les produits.
La compréhension des mécanismes de l'actif et du passif permet de comprendre et d'établir des documents de synthèse comme le bilan.

Chapitre 1:Les principes comptables

     La comptabilité générale doit être conforme aux règles et procédures en vigueur (principe de régularité) qui sont appliquées avec sincérité (le comptable doit rester objectif). Elle permet d'effectuer des comparaisons périodiques et d'apprécier l'évolution de l'entité dans une perspective de continuité d'activité (il faut cependant parfois se poser la question sur la continuité de l'exploitation ou sa liquidation).
     L'exploitation étant continue, il est nécessaire de pouvoir déterminer par période le résultat de l'activité. Le temps est donc découpé en exercices ou périodes comptables, égales à 12 mois.  A noter que cet exercice ne correspond pas forcément (même si c'est souvent le cas) à une année civile. Par exemple la clôture de l'exercice peut être fixée le 31 mars, la période comptable sera alors du 01/04/N au 31/03/N+1. Par ailleurs, les exercices comptables doivent être séparés et indépendants. Pour cela, le comptable applique une comptabilité d'engagement (la date d'enregistrement des charges et des produits est leur date de réalisation, indépendamment des modalités de règlement), si besoin il utilise des comptes de régularisation. Cependant les petites entreprises et les professions libérales sont autorisées à utiliser une comptabilité de trésorerie (l'enregistrement des charges et des produits est alors effectué lors du règlement).
 La compensation des comptes est interdite, sauf  lorsqu'elle est expressément prévue par les dispositions en vigeur. Les éléments d'actif et de passif doivent donc être évalués séparément. Afin de permettre la comparabilité des comptes dans le temps, les méthodes adoptées doivent être identiques d'un exercice sur l'autre, c'est le principe de fixité et de permanence des méthodes. Toute exception à ce principe de permanence doit être justifiée par un changement exceptionnel dans la situation de l'entité ou par une meilleure information dans le cadre d'une méthode préférentielle. Enfin, le bilan d'ouverture d'un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l'exercice précédent (intangibilité du bilan d'ouverture).
La valeur d'un actif est égale à son coût historique.
     Enfin le dernier principe est le principe de prudence. La comptabilité générale est établie sur la base d'appréciations prudentes pour éviter le risque de transfert, sur des périodes à venir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le résultat de l'entité. La prudence est la prise en compte d'un certain degré de précaution dans l'exercice des jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des conditions d"incertitude, pour faire en sorte que les actifs ou les produits ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-évalués.

Chapitre2: les documents comptables

 Les comptes s'enregistrent dans l'ordre chronologique au travers du journal et sont également classés par nature dans le grand livre.
Les opérations sont enregistrées chronologiquement dans le journal sous forme d'écriture en partie double. Les mouvements des débits sont enregistrés à gauche dans le centre du journal et les montants correspondant à gauche dans les dernières colonnes. Les mouvements de crédits sont enregistrés à droite dans le centre du journal et les montants correspondant à droite dans les dernières colonnes. La première colonne précise les numéros de comptes débités et crédités. Le journal doit être équilibré avec un total du débit égale au total du crédit. Chaque écriture dans le journal doit spécifier : la date d'opération, le nom et le numéro des comptes mouvementés, le montant des mouvements des comptes et la référence de la pièce justificative.

    Le grand livre comptable reprend toutes les écritures du livre-journal, ventilés selon le plan de comptes de l'entreprise. Il récapitule l'ensemble des comptes dans l'ordre de leurs numéros. Pour chacun sont spécifiés dans l'ordre chronologique des opérations effectuées : la date de l'écriture, le libellé de l'écriture, le numéro de pièce comptable, le journal de passation et le montant à porter au débit ou au crédit.
Le grand livre comptable permet le suivi des comptes et l'établissement de la balance, tableau qui récapitule les mouvements et les soldes de tous les comptes du grand livre. La balance, tout comme le journal, est équilibrée de la façon suivante :
- total solde débiteur initial = total solde créditeur initial
- total des mouvements au débit = total des mouvements au crédit
- total solde débiteur final = total solde créditeur final
- total des mouvements de la balance = total du journal.
Il reste 2 documents de synthèses à établir après l'arrêté des comptes et l'établissement de la balance : 
- le bilan : il regroupe les classes 1 à 5 et fournit, sous la forme d'un tableau, une image du patrimoine de l'entreprise en faisant apparaître les actifs et les passifs de celle-ci.
- le compte de résultat : il regroupe les classes 6 et 7 et explique la création ou la destruction des richesses de l'entreprise au cours de l'exercice. Le résultat est déterminé par la différence des produits, soit les biens et services fournis par l'entreprise, et des charges, soit les biens et services consommés par l'entreprise.

Chapitre3:la méthodologie comptable

    La méthodologie comptable à appliquer peut se résumer à trois points essentiels :
- L'écriture comptable : la comptabilité générale transcrit les flux de l'entreprise par l'enregistrement dans des comptes regroupés dans les journaux.
- L'actif et le passif.
- Les charges et les produits.

définitions a apprendre pour la méthodologie comptable:

les flux:
L'ensemble des relations qui lient une entreprise à ses partenaires économiques se matérialise par l'existence d'un flux. Un flux est un mouvement affectant une variable économique sur une période donnée. Les flux affectant l'entreprise sont de plusieurs ordres avec une distinction entre les flux internes (ils se réalisent sans le concours de tiers) et externes (ils se réalisent avec le concours de tiers) :
- flux physiques ou réels : ils retranscrivent des échanges physiques de biens ou services (prestation, etc.).
- flux monétaires : ils sont la contrepartie monétaire des flux physiques (règlements, etc.).
- flux financiers : ils correspondent à des entrées ou sortie d'argent qui ne sont pas une contrepartie d'un échange physique (emprunt, etc.).
L'enregistrement comptable retranscrit ces flux en précisant l'origine et la destination du flux, le montant ainsi que les références de la pièce justificative qui l'appuie.
L'origine du flux constitue une ressource, elle précise ce qui permet la réalisation de l'opération (ex : un crédit). On distingue 2 catégories de ressources :
- les ressources externes sont à la disposition de l'entreprise sur une échéance plus ou moins lointaine, elles correspondent au capital et aux dettes.
- les ressources internes sont générées par l'entreprise et ne donnent pas lieu à restitution, elles constituent des produits.

 Le compte :
est la plus petite entité retenue pour le classement et l'enregistrement des mouvements comptables. Il se caractérise par :
- un numéro (ex : 607)
- un intitulé (ex : achats de marchandises)
- la valeur de l'opération (montant)
- la date de l'opération
- le libellé de l'opération
- deux colonnes : à gauche le débit (les emplois) et à droite le crédit (les ressources).
Les comptes sont en générale présentés sous la forme de compte en T, avec le principe de la partie double, tout flux est traduit au minimum dans deux comptes.
  Les comptes sont regroupés en classe selon les documents de synthèse (bilans, résultat, etc.). A la condition de suivre la classification générale établit par le Plan comptable générale, l'entrepise peut créer des subdivisions.
Par exemple pour le compte 411 Client, l'entreprise peut créer des subdivisions pour chaque client : 4111 Clients A, 4112 Clients B, 4113 Clients C. Par contre l'entreprise ne peut utiliser un compte 413 Clients C car ce numéro de compte correspond à 413 Clients - Effets à recevoir.

L'actif:
Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l'entité c'est-à-dire un élément générant une ressource que l'entité contrôle du fait d'événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs.
Un actif est identifiable s'il est séparable des activités de l'entreprise (par exemple il peut être vendu) et résulte d'un droit légal ou contractuel. Il y a contrôle de l'actif par l'entreprise si elle maîtrise les avantages économiques générés par le bien et supporte l'essentiel des risques attachés à ce bien.
 Pour qu'un actif soit comptabilisé, il faut en plus que son coût ou sa valeur soit évalué avec une fiabilité suffisante.
Parmi les actifs on distingue :
- les immobilisations incorporelles (compte 20) : actif non monétaire sans substance physique.
- les immobilisations corporelles (compte 21) : actif physique détenu, soit pour être utilisé dans la production ou la fourniture de biens et de services, soit pour être loué à des tiers, soit à des fins de gestion interne et dont l'entité attend qu'il soit utilisé au-delà de l'exercice en cours.
- les stocks (compte 3) : actif détenu pour être vendu dans le cours normal de l'activité, ou en cours de production ou de prestation de services, sous forme de matières premières ou de fournitures.
- les charges constatées d'avance (compte 31) sont des actifs qui correspondent à des achats de biens ou de services dont la fourniture ou la prestation interviendra ultérieurement.

Le passif:
Un passif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative pour l'entité, c'est-à-dire une obligation de l'entité à l'égard d'un tiers existant à la clôture de l'exercice dont il est probable ou certain qu'elle provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce tiers, sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci..
L'obligation de droit ou de fait de l'entreprise à l'égard d'un tiers peut être d'ordre légal, réglementaire ou contractuel. Elle peut également découler des pratiques passées de l'entreprise, de sa politique affichée ou d'engagements publics. L'obligation doit exister à la date de clôture et le fait générateur doit se situer avant la clôture de l'exercice.
Le passif est classé selon la nature de l'obligation, la nature de la sortie de ressource et selon l'échéance et le montant de l'obligation.
Les différents éléments du passif externe sont :
- Les dettes : l'échéance et le montant sont fixés de façon précise (exemple : emprunts).
- Les provisions : l'échéance ou le montant n'est pas fixé de façon précise (exemple : provisions pour litige).
- Les charges à payer (ex : fournisseurs factures non parvenues).
- Le passif éventuel.

Les charges et les produits:
Une charge est un emploi définitif correspondant à un appauvrissement de l'entreprise. Elle correspond à une consommation réalisée par l'entreprise au cours de son cycle de production et conduit à diminuer la valeur patrimoniale de l'entreprise. Il faut également inclure parmi les charges : 

- les variations de stocks de biens achetés,
- les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions,
- la valeur nette comptable des éléments d'actifs cédés.
  Le PCG répertorie les différentes charges selon leur nature :
- charges d'exploitations : charges courantes liées à l'activité de l'entreprise (exemple : électricité),
- charges financières (exemple : les intérêts des emprunts),
- charges exceptionnelles (exemple : amendes),
- participation des salariés aux résultats et impôts sur les bénéfices.
 Un produit est une ressource interne correspondant à un enrichissement de l'entreprise (exemple : vente de marchandises). Il faut également inclure parmi les produits :
- les variations de stocks de biens produits,
- les reprises sur amortissements, dépréciations et provisions,
- les transferts de charges.
Le PCG répertorie les différents produits selon leur nature :
- produits d'exploitations (ex : prestations de services),
- produits financiers (ex : gains de change),
- produits exceptionnels ( ex : subventions),
- les transferts de charges : charges d'exploitation, financières et exceptionnelles à transférer soit à un compte de bilan, autre que les comptes d'immobilisations, soit à un autre compte de charges.




                                            cours comptabilité générale         source:analyse-comptable.fr



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